N-Acétylcystéine : rôle, propriétés et bienfaits

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    Elle porte un nom barbare et pourtant, ses bienfaits sont considérables. La N-acétylcystéine, transformée en cystéine par l’organisme, possède plusieurs intérêts pour la santé, notamment en tant que précurseur du glutathion. Voici tout ce qu’il faut savoir à son sujet : origine, bienfaits, posologie…

    Qu’est-ce que la N-acétylcystéine ?

    La N-acétylcystéine, ou NAC, est un complément alimentaire principalement utilisé par les personnes qui vivent avec le VIH. Il s’agit d’un dérivé synthétique de la cystéine. Cela signifie que notre organisme transforme la N-acétylcystéine en cystéine. Cette dernière est un acide aminé non essentiel puisque notre corps est capable de la synthétiser. La cystéine intervient dans différentes fonctions métaboliques comme la production d’hormones, la synthèse des acides gras ainsi que la formation des cheveux, des ongles et de la peau…

    Cette molécule est également indispensable à la synthèse et au maintien du glutathion dans l’organisme, qui est un antioxydant majeur. D’ailleurs, on l’utilise souvent dans le cadre d’un régime riche en antioxydants.

    N-acétylcystéine et glutathion

    Comme nous le disions, la N-acétylcystéine participe à la formation du glutathion. On dit donc d’elle qu’elle est un précurseur d’un antioxydant : le glutathion. Ce dernier est synthétisé dans l’organisme, par l’organisme, afin de combattre les agents oxydants que sont les radicaux libres. Ces derniers sont néfastes lorsqu’ils sont présents en trop grandes quantités dans l’organisme et endommagent les cellules de notre corps. Ils peuvent être à l’origine de maladies cardiovasculaires, d’un vieillissement accéléré de tous les tissus et bien plus encore. En tant qu’antioxydant, le glutathion a pour mission de les éliminer et de protéger nos cellules de leurs effets néfastes. Le tout, en assurant le bon fonctionnement du système immunitaire (1).

    Historique

    C’est en 1899 que la NAC est découverte, mais ce n’est pas avant 1960 qu’elle est produite à l’échelle industrielle et utilisée pour ses vertus pharmaceutiques. Utilisée en médecine classique, la N-acétylcystéine est devenue officiellement un supplément alimentaire au cours de la décennie 1990. Et ce, suite à la publication d’études préliminaires relatant ses bienfaits et propriétés, ce qui contribue à la populariser. Ces études stipulent à l’époque que la molécule est capable de booster les défenses immunitaires, participer au traitement du VIH, prévenir le cancer et même compenser les effets négatifs des drogues et du tabac. Depuis 1999, elle fait partie de la "Liste modèle des médicaments essentiels" de l’OMS. Mais qu’en disent les études cliniques les plus récentes ?

    Les bienfaits de la N-acétylcystéine

    Quels sont les bienfaits de la ​​N-acétylcystéine reconnus dans le cadre d’essais cliniques récents ?

     

    Traitement des maladies pulmonaires obstructives chroniques

    En Europe, il est courant de prescrire cette molécule pour traiter la bronchite chronique. Dans certains pays européens, il est courant de l’utiliser contre les bronchites aiguës ainsi que la toux tenace. Et ce, principalement en raison de sa capacité à fluidifier les sécrétions dans les bronches. On dit qu’elle possède un effet mucolytique qui améliore la respiration et facilite l’élimination des sécrétions des personnes malades. La NAC démontre une certaine efficacité dans la plupart des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) (2). Les études menées jusqu’ici confirment que des traitements de longs termes (pour une durée allant de trois à six mois, voire douze mois) aident à réduire la fréquence et la durée des crises qui caractérisent ces pathologies.

    Toutefois, la portée des bienfaits de cette molécule est limitée aux personnes qui ne suivent pas d’autres traitements (notamment aux corticostéroïdes).

    Des propriétés anti-inflammatoires

    L’inflammation est un système de défense mis en place par l’organisme dans les cellules et tissus. Cette réaction défensive provoque un échauffement, une dilatation des capillaires, et une forte concentration en cellules immunitaires telles que les cytokines et les leucocytes. Les études réalisées sur la NAC montrent qu’elle peut réduire les taux de cytokines, de leucocytes et d’interleukines pro-inflammatoires. Elle agit aussi contre d’autres régulateurs des réactions immunitaires.

    Selon de récentes études, cette molécule serait capable de limiter l’évolution de certaines maladies virales comme la Covid-19 vers des formes graves, toujours en complément des traitements courants (3).

    Un soutien du système hépatique

    La N-acétylcystéine possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes qui s’étendent à la plupart de nos organes, dont le foie fait partie (4). Elle agit sur les cellules hépatiques en augmentant les niveaux de glutathion, dont notre foie est le premier utilisateur en raison de ses rôles dans l’organisme. La prise sur le long terme de NAC semble réduire les dommages tissulaires provoqués par les pathologies du foie comme la stéatose hépatique ou l’hépatite B, par exemple (5).

    En outre, les personnes diabétiques, en surpoids ou en obésité peuvent limiter l’accumulation de graisses ainsi que la fibrose et l’inflammation, qui sont directement associées à la stéatose hépatique. Enfin, la N-acétylcystéine favorise l’élimination des métaux lourds et toxines du foie et de l’organisme de façon générale.

    Selon certaines études, la NAC présenterait quelques intérêts face aux maladies neurodégénératives comme Parkinson et Alzheimer. Les dommages oxydatifs provoqués aux mitochondries ne sont pas étrangers à l’apparition et à l’aggravation de ces pathologies. Les radicaux libres épuisent les stocks de glutathion au sein du système nerveux central, ce qui influe sur la santé du système cérébral. Et le glutathion en supplémentation ne parvient pas à passer la barrière hématoencéphalique, d’où l’intérêt de booster les niveaux de ses précurseurs afin d’en favoriser la synthèse par l’organisme. En effet, la N-acétylcystéine parvient à passer cette barrière et contribue à lutter contre le stress oxydatif qui touche les mitochondries. Les essais réalisés dans ce domaine sont très prometteurs (6).

    Préserver la santé cardiovasculaire

    La NAC, de par ses bienfaits antioxydants, est bénéfique pour la santé du cœur. Les études montrent qu’elle permet un rétablissement plus rapide après une crise cardiaque. Le tout, en limitant les risques de complications ultérieures (7) ! Quant aux personnes diabétiques, elles bénéficient d’une protection supplémentaire contre le stress oxydatif et les lésions qu’il provoque au niveau du muscle cardiaque.

    N-acétylcystéine et VIH

    Le VIH, ou maladie du Sida est une maladie infectieuse connue pour ses effets délétères sur le système immunitaire : elle l’affaiblit jusqu’à provoquer un syndrome de l’immunodéficience. Cette maladie provoque la dégradation de plusieurs acides aminés dans l’organisme, dont la cystéine fait partie. Naturellement, l’infection réduit la quantité de glutathion dans le sang, ce qui nuit à l’organisme tout entier : le corps puise dans ses muscles (riches en protéines) pour obtenir les nutriments (acides aminés) indispensables à la synthèse du glutathion. Le VIH entraîne alors une perte conséquente de la masse musculaire.

    La N-acétylcystéine peut être utilisée pour ralentir la progression de la maladie et contribuer à son traitement. Dans ce cadre, la molécule agit sur l’inflammation et mobilise ses propriétés antioxydantes pour favoriser le maintien d’un taux normal de glutathion dans l’organisme. Cela a pour effet de soutenir le maintien de la masse musculaire (8). Une difficulté subsiste toutefois quant au dosage le plus efficace dans ce cadre.

    NAC et performance sportive

    L’effort physique et le sport en règle générale provoquent une augmentation de la production de radicaux libres dans l’organisme. La consommation de NAC devient intéressante dès lors que la production de radicaux libres dépasse la capacité de neutralisation de notre système antioxydant endogène. En d’autres termes, un effort physique intense peut mettre en difficulté nos capacités à neutraliser les radicaux libres produits par l’organisme. L’utilisation de N-acétylcystéine aide à augmenter ces capacités ou à les maintenir de façon à lutter efficacement contre les radicaux libres et protéger l’ensemble des tissus (dont les tissus musculaires). D’autres études suggèrent également que la NAC pourrait accélérer le processus de récupération.

    Les autres bienfaits de la NAC

    La N-acétylcystéine est couramment utilisée dans l’accompagnement du sevrage des dépendances aux substances comme l’alcool, le cannabis, les drogues dures, le tabac… Elle contribue à éviter la rechute.

    Beaucoup de personnes optent pour la supplémentation en N-acétylcystéine à l’approche de l’hiver, afin de renforcer l’organisme et ses défenses naturelles.

    Enfin, la NAC peut s’avérer utile dans toutes les situations/conditions où un stress oxydatif est présent comme les troubles de l’humeur et la bipolarité, l’autisme, les neuropathies induites par les médicaments, les troubles obsessionnels compulsifs, la dépendance aux stupéfiants, etc. (9)

    Consommation et utilisation de N-acétylcystéine

    Que faut-il savoir de l’utilisation de la NAC ? Quels sont les effets indésirables et éventuelles contre-indications à son utilisation ?

    La posologie

    La NAC se trouve sous plusieurs formes : ampoules, solutions orales en poudre, gélules, comprimés, sachets, perfusions… La gélule est la forme que l’on retrouve dans la plupart des études cliniques. Et c’est aussi sous cette forme que se présente la NAC en tant que complément alimentaire. Les doses, elles, varient entre 600 et 2 400 mg/jour. Dans certains cas, la posologie peut atteindre 4 000 mg/jour. Hors prescription médicale particulière, il est préférable de limiter sa consommation quotidienne à 600 à 1200 mg/jour pour ne pas risquer l’apparition d’effets indésirables. Idéalement, cette dose est à fractionner en deux à trois prises journalières.

    Le recours à cette molécule doit se faire en cures limitées dans le temps, ponctuelles et suffisamment espacées. Il faut garder à l’esprit que notre corps a besoin d’un certain équilibre dans le processus d’oxydation et de réduction de l’oxydation. Un avis médical n’est jamais superflu lorsqu’on consomme des compléments alimentaires de toutes sortes.

    Les contre-indications et effets secondaires

    Il existe quelques contre-indications à la consommation de N-acétylcystéine, qui concernent les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les personnes allergiques à l’acétylcystéine. Il en est de même en cas de choc septique et de cystinurie. Enfin, cette molécule est à éviter en cas de chimiothérapie, car certaines cellules cancéreuses utilisent le glutathion comme défense face au stress oxydatif. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour vous assurer une supplémentation sécuritaire, notamment si vous suivez un traitement médical.

    En ce qui concerne les effets indésirables de ce complément alimentaire, ils sont rares et apparaissent généralement à hautes doses. Il s’agit de diarrhées, nausées et vomissements. Toujours à haute dose, la molécule peut entraîner des symptômes de type anaphylactique. Il est donc impératif de respecter les doses prescrites ou les indications d’utilisation renseignées sur les produits.

    Tout savoir sur la N-acétylcystéine : à retenir

    La N-acétylcystéine n’est pas une molécule anodine et son rôle dans la synthèse du glutathion en fait un véritable atout santé pour beaucoup de personnes. Mais attention, son utilisation n’est pas sans risque : il faut s’assurer de ne pas dépasser les doses sécuritaires et surtout, de ne présenter aucune contre-indication à son usage.