Marcher avec des béquilles : pourquoi et comment
Une aide à la marche qui demande un véritable apprentissage
Marcher avec des béquilles n’a rien d’anodin. Pour ceux et celles qui, à la suite d’une blessure, d’une opération ou d’une perte temporaire de mobilité, doivent se déplacer en s’aidant de ces accessoires, le simple fait de franchir quelques mètres peut rapidement devenir une source de fatigue, de douleur ou d’inconfort. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’usage des béquilles nécessite un réel apprentissage. La posture, la coordination, l’équilibre et la qualité de l’équipement jouent tous un rôle clé dans la capacité à marcher sans s’épuiser.
L’importance d’un matériel de qualité dès les premiers pas
Vous trouverez au sein de cet article des conseils concrets et faciles à appliquer pour marcher avec des béquilles sans vous fatiguer de manière inutile. Vous découvrirez aussi comment ajuster votre matériel, adopter la bonne posture, respirer efficacement, limiter l’effort sur les bras et préserver vos articulations.
Ces recommandations sont utiles à toute personne en convalescence, aux personnes âgées ou à toute situation nécessitant une aide à la marche. À noter que certains spécialistes du matériel médical, comme Identités, proposent aujourd’hui des gammes de béquilles conçues spécifiquement pour optimiser le confort et limiter la fatigue liée à leur utilisation. Un simple choix judicieux dans la qualité de l’équipement peut déjà faire une grande différence.
Un bon choix de béquilles pour un confort optimal
La qualité du matériel est un facteur déterminant pour le confort. Une béquille bas de gamme, mal conçue ou peu adaptée à la morphologie de son utilisateur, peut rapidement devenir une source d’inconfort chronique. À l’inverse, un équipement de qualité, léger, réglable, stable, avec embout antidérapant, peut améliorer nettement l’expérience de marche.
Enfin, certaines sociétés spécialisées, comme Identités, mettent à disposition une gamme variée d’aides à la mobilité, pensées pour s’adapter aux besoins spécifiques de chacun et accompagner au mieux la rééducation. Le choix d’un bon matériel est souvent le premier pas vers une récupération plus sereine.
Pourquoi l’utilisation des béquilles provoque autant de fatigue
L’une des raisons principales pour lesquelles les béquilles fatiguent rapidement est qu’elles sollicitent intensément des groupes musculaires qui ne sont habituellement pas les plus mobilisés pour la marche. Les bras, les épaules, le haut du dos, mais aussi les muscles posturaux du tronc, sont mis à contribution. Ce changement soudain dans la manière de se mouvoir entraîne une augmentation significative de la dépense énergétique.
Selon certaines études cliniques, l’utilisation des béquilles peut augmenter la consommation d’oxygène de 35 à 45 % par rapport à une marche normale sur la même distance (1). Cela signifie que l’organisme travaille davantage, pour un déplacement pourtant plus lent et plus limité. Ce phénomène explique pourquoi certaines personnes se sentent vite essoufflées ou ressentent des douleurs aux bras et aux poignets dès les premiers jours d’utilisation.
Comment utiliser correctement des béquilles ?
Régler ses béquilles pour éviter les douleurs inutiles
L’un des premiers gestes essentiels consiste à ajuster correctement la hauteur des béquilles. Trop courtes, elles obligent l’utilisateur à se pencher en avant, ce qui accentue la courbure du dos et provoque à la longue des douleurs lombaires. Trop longues, elles tirent les épaules vers le haut et sursollicitent les muscles cervicaux.
Idéalement, les poignées des béquilles doivent se situer à hauteur du poignet lorsque les bras sont relâchés le long du corps. Une fois les mains posées sur les poignées, les coudes doivent former un angle souple, jamais complètement tendu. Ce simple ajustement permet une meilleure répartition de l’effort entre les bras et les jambes et contribue à diminuer significativement la sensation de fatigue (2).
Une posture droite pour une respiration plus fluide
Au-delà du réglage, la posture joue un rôle fondamental. De nombreuses personnes ont tendance à regarder leurs pieds ou à se voûter légèrement, par peur de tomber. Pourtant, cette posture crée une tension inutile sur la nuque et bloque la respiration. Il est préférable de garder le dos droit, le regard porté devant soi, et d’engager légèrement les abdominaux pour maintenir la stabilité du tronc. En respirant calmement et profondément, vous oxygénez mieux vos muscles et améliorez votre endurance, même sur de courtes distances.
Trouver son rythme pour limiter l’épuisement
La manière de marcher avec des béquilles influence également le niveau d’effort ressenti. Il existe différentes techniques selon le type de blessure ou le degré d’appui autorisé sur la jambe concernée. Dans la plupart des cas, une démarche en trois temps est recommandée : on avance d’abord les deux béquilles ensemble, puis la jambe blessée, enfin la jambe valide qui vient rejoindre le tout.
Cette méthode permet de répartir le poids de manière équilibrée et de limiter les tensions. Il est important de trouver un rythme régulier, sans à-coups, en évitant de se précipiter. Une progression fluide, même lente, est souvent moins fatigante qu’un effort discontinu ou déséquilibré (3).
Protéger ses bras et ses poignets pour éviter les blessures
Beaucoup d’utilisateurs débutants ont le réflexe de s’appuyer fortement sur leurs bras, pensant ainsi soulager la jambe blessée. En réalité, cette pression excessive sur les poignets et les épaules peut provoquer douleurs, engourdissements ou tensions musculaires. Pour éviter cela, il est préférable de répartir l’effort entre les membres supérieurs et inférieurs, en utilisant les bras comme soutien, mais sans jamais les bloquer ni les tendre entièrement.
Des poignées ergonomiques, légèrement rembourrées, permettent de mieux répartir les points de pression sur les paumes et d’atténuer les douleurs, notamment en cas d’usage prolongé. Certaines études ont d’ailleurs montré que ce type de poignée permettait de diminuer de plus de 30 % la charge ressentie sur les mains (4).
Anticiper ses déplacements pour éviter les efforts superflus
L’organisation des déplacements joue elle aussi un rôle essentiel dans la gestion de l’effort. Il est conseillé de planifier ses trajets en amont et de repérer les zones où l’on pourra faire une pause si nécessaire. Ne cherchez pas à faire tout d’un seul trait : mieux vaut fractionner ses efforts, marcher par séquences, et s’asseoir quelques minutes dès que le besoin s’en fait sentir.
L’usage d’un petit sac à dos permet quant à lui de garder les mains libres et d’éviter tout déséquilibre. Certains modèles de béquilles modernes sont également pliables et plus légers, ce qui facilite leur maniement et leur transport au quotidien.
Conseils pour faciliter ses déplacements en béquilles
Quelques conseils simples pour améliorer son confort
D’un point de vue pratique, plusieurs éléments peuvent contribuer à limiter la fatigue : des chaussures fermées et antidérapantes offrent une meilleure stabilité, tandis que des vêtements faciles à enfiler évitent les postures inconfortables. Il peut également être judicieux d’aménager son espace de vie en retirant les tapis glissants, en fixant des barres d’appui dans les zones sensibles, ou en installant une chaise dans la salle de bain. Tous ces ajustements permettent de réduire le risque de chute et de rendre les mouvements plus fluides.
En cas de fatigue persistante, pensez à consulter
Enfin, il est essentiel de rester à l’écoute de son corps. Si malgré tous ces ajustements, la fatigue reste trop importante, si des douleurs inhabituelles apparaissent ou si la marche devient source de stress, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel.
Un kinésithérapeute pourra vous apprendre les bons gestes, corriger vos postures ou vous proposer des exercices adaptés. Un ergothérapeute pourra vous aider à adapter votre environnement domestique. Et si besoin, un médecin pourra réévaluer le type de béquilles utilisé ou suggérer d’autres moyens de décharge temporaire.
Fatigue musculaire, carences et soutien nutritionnel
N'oubliez pas non plus que la fatigue peut aussi être d’origine nutritionnelle. Un déficit en fer, en magnésium ou en vitamine D peut accentuer la sensation de fatigue, ralentir la récupération musculaire ou fragiliser les os et les tendons. Un soutien nutritionnel adapté, sous forme d’alimentation équilibrée ou de compléments ciblés, peut donc s’avérer bénéfique en période de convalescence (5).