Chrome : propriétés, bienfaits et recommandations

Oligo-élément essentiel pour l’organisme, le chrome est un élément à la fois nécessaire et bénéfique pour le fonctionnement du corps humain. Nous revenons aujourd’hui sur ce nutriment unique, ses effets sur la santé, les contre-indications à une possible complémentation, et tout ce qu’il faut savoir d’autre sur le chrome.

Qu’est-ce que le chrome ?

Le chrome est un oligo-élément essentiel au corps humain : nous le possédons à l’état de traces. L’alimentation en est notre seule source : s’il est « essentiel », c’est parce que notre corps n’est pas capable de le synthétiser naturellement ou à partir d’autres éléments. Cet oligo-élément a été découvert en 1797 par un chimiste français. Pourtant, son intérêt pour la santé humaine n’a été reconnu que près de deux cents ans plus tard par des chercheurs allemands.

Aujourd’hui, le chrome est apprécié des sportifs désirant augmenter leur masse musculaire et des personnes souhaitant perdre du poids. Les fabricants peu scrupuleux vantent de nombreuses allégations fantaisistes à son sujet. Il est temps de rétablir la vérité sur les rôles et les bienfaits du chrome sur l’organisme.

Les rôles du chrome dans l’organisme

Dans l’organisme, cet oligo-élément est nécessaire au métabolisme des lipides et des glucides (1). À ce titre, il participe au processus de produit d’énergie et favorise l’action de plusieurs enzymes indispensables au bon fonctionnement du corps humain. On sait aussi qu’il intervient dans la régulation de la glycémie. Agissant comme un coupe-faim naturel, il apaise les envies de sucre et aide à maîtriser le risque de surpoids et d’obésité.

Chrome trivalent et chrome hexavalent ?

Il existe deux types de chrome, dont l’un est bénéfique pour la santé (chrome trivalent) et l’autre est hautement toxique (chrome hexavalent). Ce dernier peut avoir des effets néfastes sur la santé. Il est associé à certains cancers et peut provoquer des problèmes sanguins tels que l’hémochromatose. Ce dernier n’est pas présent dans l’alimentation, mais nous sommes souvent à son contact par le biais de la pollution environnementale ou de l’industrie.

Les propriétés et bienfaits du chrome sur la santé

Quelles sont les vertus du chrome sur la santé avérées par les études scientifiques les plus sérieuses ?

chrome et diabète

Lutter contre le diabète : traitement à base de chrome

Ce nutriment a pour effet de faciliter les actions de l’insuline. Par conséquent, les chercheurs se sont intéressés à son efficacité dans le cadre du traitement du diabète de type 2. On sait qu’il facilite le transport de l’insuline dans l’organisme et augmente le nombre de récepteurs qui y sont sensibles (2). Son usage dans la réduction de la glycémie sanguine des personnes diabétiques est controversé. Toutefois, les études ont permis de conclure à son efficacité sur les personnes diabétiques, en ce qui concerne la glycémie et le taux d’hémoglobine glycosylée. Ces effets n’ont pas été observés chez les personnes non diabétiques.

En 2010, une étude a été publiée sur ce thème. Elle montre que la supplémentation en chrome permet d’augmenter la sensibilité à l’insuline des personnes atteintes de diabète (3). De plus, fait intéressant : les patients présentaient une haute résistance à l’insuline. Les effets du chrome sur la glycémie et la sensibilité à l’insuline varient d’une personne à l’autre et d’une pathologie à l’autre. C’est pourquoi un avis médical reste essentiel dans le cadre du diabète ou de tout autre problème de santé !

Un oligo-élément qui booste le métabolisme

Le chrome agit sur le métabolisme des lipides et des sucres dans l’organisme. À juste titre, la supplémentation à base de cet oligo-élément permet de booster le métabolisme et de favoriser la masse musculaire au détriment de la masse adipeuse (4). Et plus on est musclé(e), plus le métabolisme est élevé et brûle de calories à l’effort comme au repos.

En outre, la résistance à l’insuline contribue à l’accumulation de graisses, puisque cette hormone favorise la construction des tissus adipeux (lipogenèse). Cet oligo-élément aide à réduire la résistance du corps à l’insuline, et donc à contrer tous ses effets néfastes.

Traitement des dyslipidémies

Le chrome intervient dans le métabolisme des graisses (lipides). Dans le cadre d’études portant sur des personnes atteintes d’anomalies du bilan lipidique sanguin, cet oligo-élément s’est montré d’une grande efficacité. Il a permis de réduire le taux de « mauvais » cholestérol (LDL), de triglycérides sanguins et de cholestérol général (5). En outre, il a même augmenté le taux de bon cholestérol dans l’organisme (6).

Grâce à ces effets sur les taux de lipides sanguins, on estime que le chrome agit en faveur de la protection cardiovasculaire. Le traitement des dyslipidémies et la prévention cardiovasculaire font partie de ses indications courantes. Toutefois, un avis médical reste indispensable dans ce cadre.

sources de chrome

Aide à la perte de poids et coupe-faim naturel

Certains compléments alimentaires contenant du chrome sont proposés pour faciliter la perte de poids ou réduire la masse grasse au profit de la masse musculaire. Ces allégations ne sont pas fondées sur des études scientifiques sérieuses, même si des résultats prometteurs ont été obtenus lors d’études à petite échelle (7). Les chercheurs se basent donc sur l’hypothèse que le chrome, en stimulant le métabolisme des graisses, agit comme un brûleur de graisses naturel. De même, le chrome agirait comme un coupe-faim naturel. Il aide notamment à apaiser les envies de sucre.

Chacun peut se faire sa propre idée de son efficacité dans ce cadre. Mais si vous êtes à la recherche d’un brûleur de graisses, il en existe d’autres dont les effets ont été confirmés par des études sérieuses comme le guarana ou le thé vert. Il en est de même pour les aliments coupe-faim.

Consommation de chrome : conseils

Voici quelques conseils essentiels en matière de consommation et de supplémentation en chrome : nos besoins quotidiens, les effets des carences et excès, les contre-indications en vigueur…

Nos besoins quotidiens en chrome

Nos besoins en chrome évoluent au fil du temps, et varient d’une personne à l’autre. Les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes besoins. Les besoins des femmes enceintes sont aussi plus importants. Toutefois, toutes les autorités de santé ne s’accordent pas sur les doses qui nous sont nécessaires au quotidien. En ce qui concerne cet oligo-élément, il n’existe pas de consensus sur des références nutritionnelles (8). Toutefois, nos besoins ont été fixés sur la base d’apports suffisants en chrome (9). Les valeurs sont donc les suivantes :

ge Apports suffisants en chrome en microgrammes (µg)
0 à 6 mois 0,2
7 à 12 mois 5,5
1 à 3 ans 11
4 à 8 ans 15
9 à 13 ans 25 (homme) et 21 (femme)
14 à 18 ans 35 (homme) et 34 (femme)
19 à 50 ans 35 (homme) et 25 (femme)
Plus de 50 ans 30 (homme) et 20 (femme)
Femmes enceintes 30

Les sources naturelles de chrome

Les aliments les plus riches en chrome sont le foie de veau et la levure de bière. On le trouve également dans certains légumes (notamment les légumes verts comme les brocolis, les asperges ou les haricots verts), dans les céréales à grains entiers et dans les germes de blé. La pomme de terre en est une source naturelle, tout comme les champignons, la viande, le gruyère, le jaune d’œuf et la bière. Enfin, quelques fruits contiennent aussi du chrome à l’image de la prune.

Il convient de préciser ici que le raffinage et l’agriculture intensive réduisent la teneur en chrome des aliments. L’absorption du chrome d’origine alimentaire varie en fonction de la qualité des aliments. Elle atteint le plus souvent 2 à 3 % pour les aliments, et jusqu’à 10 % pour la levure de bière.

bienfaits du chrome

Contre-indications et effets secondaires

Si le chrome est sécuritaire pour la plupart d’entre nous, l’automédication est à proscrire. En effet, cet oligo-élément peut interagir avec des traitements médicaux particuliers, comme ceux utilisés contre le diabète. Un avis médical est indispensable si vous souffrez de diabète ou si vous suivez un traitement médical. La durée des cures doit aussi être limitée à quatre semaines maximum.

Le chrome présent dans les aliments ne provoque pas d’effet particulier. En supplément, et pris en excès, le chrome peut avoir des effets indésirables sur la santé (10). Le plus souvent, il provoque des problèmes digestifs et de l’hypoglycémie. Une importante consommation de chrome favorise aussi les dommages au foie et les insuffisances rénales. Toutefois, ces effets concernent avant tout les surdosages de chrome. À usages usuels, il n’a pas d’effets néfastes sur la santé.

Les effets d’une carence en chrome

Le déficit ou la carence en chrome se traduit le plus souvent par des troubles du métabolisme des graisses et du sucre. Les symptômes les plus courants sont l’hyperglycémie à jeun (taux de sucre sanguin élevé) et l’hyperlipidémie (taux de gras dans le sang élevés). Il s’agit aussi souvent d’une intolérance au glucose et de l’hyperinsulinémie (augmentation de la quantité d’insuline dans le sang).

Cette carence alimentaire est très rare dans les pays industriels. Toutefois, les personnes qui consomment beaucoup d’aliments et de sucres raffinés présentent un risque accru d’en souffrir. On sait aussi que le taux de chrome a tendance à diminuer avec l’âge. Par conséquent, il peut être lié au diabète et aux maladies cardiovasculaires qui apparaissent chez les personnes de plus de cinquante ans. Enfin, la grossesse, la malnutrition, l’usage des corticostéroïdes, le stress infectieux et physique ainsi que l’exercice intense peuvent aussi favoriser le déficit en chrome.

Quels sont les risques d’un excès en chrome ?

Lorsqu’il est présent en quantités importantes dans l’organisme, le chrome peut se révéler toxique. Par conséquent, il peut entraîner des réactions inflammatoires importantes des muqueuses et de la peau. S’il est inhalé, il peut provoquer une inflammation de la muqueuse nasale. Ce cas est surtout présent chez les professionnels exposés aux vapeurs de chrome. Une supplémentation trop dosée en chrome peut également être nocive pour la santé. La consultation d’un médecin s’avère nécessaire pour s’assurer de bons dosages en cas de supplémentation. L’automédication représente le risque le plus important en lien avec la prise de chrome en complément alimentaire.

Le chrome : l’essentiel à son sujet

Le chrome est un oligo-élément essentiel à l’organisme : ce dernier n’est pas capable de le produire. Nous devons donc le lui apporter par le biais de notre alimentation ou, sur avis médical, d’une supplémentation. Néanmoins, de récentes recherches ont déterminé que le chrome ne devait pas être apporté par une autre voie que l'alimentation et que des carences en cet oligo-élément étaient très rare. Nous savons également de ce nutriment qu’il joue des rôles essentiels dans l’organisme et aussi qu’il peut se montrer bénéfique face au diabète et aux maladies cardiovasculaires. Un avis médical reste toutefois important pour une prise en charge adaptée de vos problèmes de santé. Ne tentez donc pas l’automédication avec ce complément alimentaire ou tout autre produit qui en contiendrait.