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L’échinacée est une fleur que l’on apprécie le plus souvent pour sa beauté et ses parfums enivrants. Mais elle est aussi une plante aux bienfaits avérés et reconnus par la science. Voyons ensemble quels sont les bienfaits et propriétés de l’échinacée, et comment l’utiliser à des fins médicinales.
L’échinacée est une plante réputée pour sa beauté, et notamment pour ses délicates fleurs roses. Les échinacées forment un genre de plante appartenant à la famille des astéracées, qui comprend neuf espèces et deux sous-espèces différentes. Ces plantes sont toutes originaires du continent nord-américain. En phytothérapie et en herboristerie, trois espèces d’échinacées sont plus utilisées que les autres. Elles entrent d’ailleurs dans la pharmacopée française. Il s’agit des plantes suivantes : Echinacea pallida, Echinacea purpurea et Echinacea angustifolia.
Les Amérindiens vivant près des Rocheuses utilisaient l’échinacée pour traiter les infections respiratoires et les morsures de serpent. Elle est devenue populaire auprès des médecins et des partisans de la médecine éclectique à partir des années 1800, pour finalement parvenir jusqu’en Europe en 1920. Aujourd’hui, l’échinacée fait partie de la pharmacopée française et de nombreux autres pays du globe.
La composition de l’échinacée est unique en son genre. Elle comprend des polysaccharides complexes, des acides gras ainsi que des composés phénoliques. S’y trouvent également des alcaloïdes, de l’huile essentielle et des alkamides. Toutes les parties de la plante sont utilisées dans les remèdes médicinaux phytothérapeutiques qui emploient cette plante. D’ailleurs, comme elle se présente aujourd’hui sous différentes formes, on trouve plusieurs posologies. Nous allons y revenir au cours de cet article.
Quels sont les propriétés et bienfaits de l’échinacée sur la santé ? Cette plante s’utilise notamment en prévention et en traitement de maladies hivernales, à l’image du rhume.
L’échinacée stimule de façon significative les défenses naturelles de l’organisme. Elle a une véritable incidence sur notre immunité. À ce titre, il est possible de l’utiliser pour prévenir diverses maladies d’origines virales ou bactériennes, notamment. L’échinacée est depuis longtemps utilisée dans la prévention du rhume, de la grippe et des otites, comme le montrent plusieurs études préliminaires réalisées à ce chapitre. En effet, la plante aide à prévenir les infections respiratoires, en particulier chez les personnes atteintes de problèmes respiratoires (1). La plante peut aussi s’associer à la sauge pour traiter les maux de gorge provoqués par la pharyngite aiguë (2).
Par ailleurs, d’autres études concluent que cette plante aide à stimuler le système immunitaire de façons diverses. Elle améliore la lutte contre les cellules cancéreuses, notamment (3). Les études réalisées sur l’efficacité de l’échinacée sur le cancer sont encore trop peu nombreuses. Cependant, l’une d’entre elles se penche sur les effets de la plante contre les radiations. Et celle-ci s’avère efficace pour s’en protéger (4) ! Une étude datant de 2013 confirme que l’échinacée protège l’organisme des dommages liés aux radiations, comme dans le cadre de la radiothérapie (5).
L’échinacée est mondialement connue pour ses actions contre l’une des affections les plus courantes : le rhume. Elle présente des propriétés hors normes dans la prévention et le traitement du rhume, et notamment de ses symptômes. Les études scientifiques confirment ces allégations (6). Selon certaines études, l’échinacée contribue à réduire l’intensité des symptômes du rhume de façon significative : mal de gorge, congestion nasale, maux de tête, faiblesses, frissons, écoulement nasal… (7).
Si l’échinacée se montre efficace dans le traitement du rhume, elle l’est aussi en prévention ! En effet, en 2007, une méta-analyse a conclu que l’échinacée réduit la fréquence du rhume de 58 % lors des cures préventives (8). Avant elle, une étude réalisée sur des enfants montrait déjà l’existence de propriétés préventives de l’échinacée face aux infections des voies respiratoires (9). Ici, l’échinacée était associée à la propolis et à l’acide ascorbique (vitamine C). Pour terminer, les effets de l’échinacée sur le rhume et ses symptômes (réduction de 21 %) ont également été soulignés.
En la consommant en prévention et le plus tôt possible après l’apparition des symptômes du rhume, l’échinacée se montre encore plus efficace. L’idéal est de réaliser régulièrement des cures allant de sept à dix jours dès l’apparition des symptômes du rhume. Les études démontrent que les bienfaits de l’échinacée à ce chapitre sont liés à ses propriétés anti-inflammatoires, qui sont considérables. Ses principes actifs contribuent à bloquer les molécules de l’inflammation : les cytokines (10).
L’Organisation mondiale de la Santé, la Commission E. et l’ESCOP reconnaissent les usages de cette plante dans le traitement des ulcères chroniques et des plaies cutanées. La Commission E. reconnaît son efficacité dans le traitement des infections des voies respiratoires, en complément d’un traitement allopathique classique : laryngite, sinusite, rhume… Mais aussi dans le traitement des infections des voies urinaires ! Enfin, l’ESCOP reconnaît son usage en prévention du rhume. L’efficacité de la plante face aux rhumes et aux infections semblables n’est plus à prouver !
Dans la nature, certains fruits et quelques plantes présentent des propriétés significatives contre les infections urinaires. Justement, l’échinacée fait partie de ces plantes qui peuvent nous aider à soigner naturellement les cystites. L’Echinacea purpurea (11) s’utilise donc depuis longtemps pour soigner et prévenir les infections urinaires. Ses vertus antibactériennes en font l’une des solutions naturelles les plus puissantes contre les cystites (infections urinaires) chroniques ou occasionnelles.
Lors de leur arrivée sur le marché, les antibiotiques ont remplacé les remèdes naturels. Ces derniers servaient à traiter les infections en tout genre. Ils ont aussi remplacé l’échinacée dans le cadre du traitement des infections urinaires. Pourtant, l’échinacée présente ici des intérêts variés. Ses propriétés antibactériennes permettent d’éliminer plus facilement les bactéries qui stagnent ou se fixent aux parois des organes du système urinaire (12). Et elle constitue un remède naturel ! D’ailleurs, l’échinacée présente aussi un autre avantage vis-à-vis des antibiotiques. Avec le temps, et les usages, les micro-organismes développent une résistance aux antibiotiques. Quant aux propriétés de l’échinacée, elles ne perdent jamais en efficacité.
De plus, l’échinacée stimule aussi le système immunitaire : on la dit immunostimulante (13). Elle agit donc aussi bien en traitement qu’en prévention des infections urinaires (et autres infections) !
Les usages médicinaux de l’échinacée sont majoritairement réservés à la prévention et au traitement du rhume. Mais ce ne sont pas ses seuls intérêts. La consommation d’échinacée améliore la capacité d’oxygène durant l’effort chez les personnes en bonne santé. Elle contribue notamment à améliorer notre résistance à l’effort et nos performances physiques (14). Une étude américaine confirme que l’échinacée est capable de réduire les symptômes de l’anxiété lorsqu’elle fait l’objet d’une cure de sept jours (15).
Par ailleurs, l’échinacée se montre efficace contre les infections vaginales à levure, lorsqu’elle s’associe à une crème antifongique. Elle permet notamment de réduire les récidives d’infections dans ce cadre. On estime que cette propriété est liée à ses vertus stimulantes sur le système immunitaire et les défenses naturelles. D’ailleurs, ses propriétés sur la santé ne s’arrêtent pas là.
L’échinacée se montre efficace pour réduire la gingivite lorsqu’on l’associe au Sambucus Nigra. Cette inflammation de la gencive s’observe souvent chez les personnes atteintes de parodontite chronique.
Les cures d’échinacée sont à réaliser à l’approche de l’hiver pour augmenter l’immunité et la qualité des défenses naturelles face aux affections hivernales présentées précédemment. Elle peut se consommer de différentes façons, et en diverses occasions.
On peut utiliser l’échinacée en capsules, en infusion, en extraits solides normalisés, en décoction ou encore en jus frais ou stabilité et en teinture ! Autant dire que les utilisations possibles et posologies pour cette plante ne manquent pas. Les capsules renfermant de la poudre obtenue à partir des parties aériennes de la plante, ou de ses racines. Il faut en prendre pour un total d’un gramme, une à trois par jour durant la cure.
En infusion, il faut infuser un gramme de racines ou de parties aériennes séchées dans une tasse d’eau bouillante, durant dix minutes. Pendant une cure, il faut en boire entre une et six tasses par jour. En extraits solides normalisés, l’échinacée se consomme trois fois par jour, par doses d’un gramme. Attention cependant, la concentration varie selon les produits : certains sont plus puissants que d’autres.
En décoction, il faut donc faire bouillir un gramme de racines d’échinacée dans une tasse d’eau bouillante durant cinq à dix minutes. Il est possible d’en boire jusqu’à trois tasses par jour. En jus, on recommande de consommer entre un et trois millilitres d’échinacée par jour, trois fois par jour. En teinture, la plante se consomme également à raison d’une à trois prises allant de trois à quatre millilitres de teinture par jour.
Par ailleurs, il est intéressant de préciser ici que l’échinacée peut s’utiliser en application cutanée. Et ce, de façon à soigner les blessures cutanées et les inflammations. Il faut pour cela l’appliquer en crème, plusieurs fois par jour, sur les parties atteintes. On estime qu’une crème doit contenir environ 15 % d’échinacée pourpre en jus pour être efficace dans ce cadre. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin avant d’utiliser l’échinacée, quelle que soit sa forme.
Avant de vous lancer dans une cure d’échinacée, il est nécessaire de vous renseigner sur ses éventuels effets secondaires et contre-indications. D’ailleurs, prendre connaissance de ces informations est indispensable pour toutes les plantes ! Les institutions de santé (Organisation mondiale de la santé, ESCOP et Commission E.) déconseillent cette plante aux personnes atteintes de maladie systémique comme le Sida et la tuberculose. Le même avertissement concerne les personnes atteintes de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques, le lupus et la collagénose, en raison de ses effets sur l’immunité.
Cependant ; ces contre-indications ne sont pas reconnues par l’American Botanical Council, qui estime que l’échinacée peut être consommée par les personnes touchées par le VIH, même si elle ne soigne pas cette maladie. De la même façon, certains chercheurs pensent que les effets normalisateurs de l’échinacée peuvent bénéficier aux patients touchés par l’arthrite et le lupus. Bien sûr, un avis médical reste indispensable ici.
La consommation de cette plante peut générer des effets indésirables qui sont rares. Il s’agit donc le plus souvent d’étourdissements, de troubles digestifs légers, de réactions allergiques, de perte d’orientation, d’insomnie, de difficultés d’endormissement ou encore, d’assèchement buccal. L’effet anesthésique de cette plante peut aussi aller jusqu’à provoquer des picotements légers au bout de la langue. Enfin, comme elle stimule les défenses immunitaires, l’échinacée est susceptible d’exacerber les maladies auto-immunes. Un avis médical demeure nécessaire avant de débuter une cure à base d’échinacée en toute sécurité.
Pour tout problème de santé, ne tentez pas l’automédication avec des traitements naturels ou allopathiques. Demandez conseil à un professionnel de santé, qui saura vous orienter vers les solutions les plus adaptées. En cas d’apparition d’effets secondaires, stoppez votre cure. Si les symptômes persistent, consultez également un médecin.
L’échinacée est une plante formidable, qui nous aide à prévenir et à traiter les affections hivernales les plus courantes. Elle est aussi d’un grand soutien pour les défenses immunitaires de notre organisme. Bien sûr, ses propriétés et bienfaits sont assez larges et pour la plupart confirmés par les études scientifiques et/ou reconnus par les institutions de santé. Cette plante issue de la pharmacopée française est une alliée santé hors pair. Ainsi, il serait dommage de s’en priver !