« Mélatonine ». Ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant, celle qu’il désigne joue un rôle clé dans notre vie de tous les jours. La mélatonine n’est autre que l’hormone du sommeil, sécrétée par notre organisme lorsque la nuit tombe. Si les bienfaits de cette hormone et les rôles qu’elle joue dans notre organisme sont connus, il convient de s’intéresser aussi à la manière de la consommer.
La mélatonine, hormone du sommeil naturelle, et de synthèse
L’hormone du sommeil
La mélatonine est avant toute chose une hormone produite de façon naturelle par l’organisme, et plus précisément par l’épiphyse – une petite glande endocrine située à la base du cerveau. Aussi appelée « hormone du sommeil », ou « hormone de l’obscurité », la mélatonine joue un rôle crucial dans l’endormissement et la synchronisation des rythmes circadiens liés à la veille, au sommeil et aux saisons.
La production de mélatonine est stimulée dès que la lumière du jour faiblit et qu’il commence à faire sombre, sur une durée moyenne de 10 heures, avec un pic de sécrétion situé entre 2 heures et 5 heures du matin. Elle est pratiquement nulle en journée, en présence de lumière naturelle ou artificielle. Reliée directement au nerf optique (en prise directe avec la lumière du jour), c’est l’épiphyse-même, par l’intermédiaire de la mélatonine, qui régule donc les cycles biologiques de sommeil et de veille d’un individu, aussi bien sur une durée de 24 heures que sur toute l’année ; en commençant à sécréter de la mélatonine au fur et à mesure que la lumière du jour faiblit, elle indique au cerveau quand il est temps d’aller se coucher et/ou, à l’inverse, de se réveiller.
La carence en mélatonine
On ne considère pas la mélatonine comme un nutriment essentiel. Ainsi, il n’existe aucune indication précise au sujet des apports journaliers recommandés. On ne peut de ce fait pas réellement parler de « carence ». Or, les chercheurs ont observé que les personnes sujettes à certains problèmes de santé peuvent présenter des taux de mélatonine moins élevés que la moyenne. Il s’agit notamment des personnes cardiaques, qui possèdent un taux très bas de mélatonine. Il reste aujourd’hui à déterminer s’il s’agit là d’une cause ou d’une conséquence au problème cardiaque.
Les personnes qui travaillent en suivant des horaires rotatifs ainsi que celles qui voyagent beaucoup peuvent souffrir de troubles du sommeil. Ces derniers semblent être liés à des modifications de leur taux de mélatonine. De plus, la production de mélatonine semble être influencée par une exposition prolongée à des champs électromagnétiques. Enfin, pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que le taux de mélatonine avait tendance à diminuer avec l’âge. Or, les plus récentes études à ce sujet tendent à démontrer que ce n’est pas le cas.
La mélatonine de synthèse
Si la mélatonine est découverte en 1958, par Aaron Lerner, un chercheur de l’Université de Yale, elle n’a pas fait l’objet d’un véritable engouement avant 1995 auprès du grand public. Aujourd’hui controversée, certains chercheurs invitent à la prudence face aux effets de la mélatonine, dont l’action sur le long terme n’est pas encore clairement défini par la science, elle reste néanmoins une alternative naturelle de choix pour lutter contre certains troubles du sommeil.
Ainsi, pour les personnes souffrant de troubles du sommeil et nécessitant une supplémentation adéquate, la mélatonine de synthèse est également disponible en commerces spécialisées sous la forme de complément alimentaire à base de mélatonine. Entièrement élaborée en laboratoires, elle se trouve sous deux formes différentes :
La mélatonine à libération immédiate, qui en est la forme la plus courante : elle permet de trouver le sommeil plus rapidement et de réguler les heures du coucher/réveil, mais n’a aucun effet sur la qualité et la durée globale du sommeil. Elle est particulièrement intéressante pour lutter contre les effets des décalages horaires.
La mélatonine à libération prolongée : on l’utilise principalement pour se maintenir endormi et améliorer sa qualité de sommeil. Cette forme est donc idéale en cas d’insomnies.
Néanmoins, une supplémentation en mélatonine doit rester limitée dans le temps. Bien que les études réalisées jusqu’à ce jour n’aient démontré que de rares effets secondaires et de faibles risques d’addiction, il convient, comme pour tout complément alimentaire réalisé à partir d’une molécule que le corps produit naturellement et en quantités normalement suffisantes, de rester prudents et de si possible utiliser des alternatives naturelles à la mélatonine, souvent à base de plantes.
Les autres bienfaits de la mélatonine
Les chercheurs n’ont pas fini de s’intéresser à l’hormone du sommeil. En effet, celle-ci jouerait un rôle clé sur l’inflammation et la motilité de l’intestin dans le cadre de la colite ulcéreuse (1). De plus, cette même hormone permet de réduire l’anxiété (avant et après) chez les patients qui subissent une opération chirurgicale.
Comme pour beaucoup d’hormones et d’autres éléments, les chercheurs s’intéressent aux possibles effets anti-cancer de la mélatonine. Plusieurs études ont donc été menées à ce sujet ces dernières années, et celle-ci ressort comme un adjuvant au traitement contre le cancer (2). La mélatonine a été administrée en parallèle de traitements par radiothérapie et par chimiothérapie. Il semblerait qu’elle soit capable de réduire de manière légère les effets secondaires des traitements.
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