Les prix de certains compléments alimentaires bien qui puissent parfois paraitre assez proches, en termes de composition par exemple, peuvent pourtant aussi être assez éloignés. Il est donc normal de s’interroger sur les raisons qui justifient donc une telle différence de prix.
Afin de vous aider à mieux comprendre les mécanismes de tarification liés aux compléments alimentaires, nous vous avons donc essayé de manière totalement objective et nuancée d’expliquer les différents critères qui peuvent impacter le prix de ces produits.
Les coûts liés au processus de production
Un complément alimentaire, par définition, est riche en nutriments. Selon les besoins du consommateur (carence en vitamines A, B, C, en magnésium…) les matières premières formant la composition du médicament vont varier… et leur coût impacte le prix global.
En effet, le coût d’une vitamine C de synthèse ou d’un complément à base de magnésium marin sera beaucoup moindre qu’un complément réalisé à partir d’une vitamine C naturelle liposomale ou d’un complément à base de citrate ou de bisglycinate de magnésium qui sont des ingrédients beaucoup plus chers et également plus efficaces.
La qualité fait donc une première différence avec certaines matières premières qui sont particulièrement rares (comme le safran, encore plus s’il est breveté), ou qui ont fait l’objet d’un traitement très minutieux.
Tout cela est défini en amont, dans le cadre du développement, par l’équipe en charge de mettre le complément alimentaire au point. Les formules sont élaborées en fonction de la stratégie marketing globale : on tient compte des choix et des pratiques de l’entreprise pour définir le titrage approprié (autrement dit, la concentration d’actifs au sein d’une même formule), pour sélectionner les bons ingrédients, etc.
De nombreux critères sont alors définis : production axée sur l’agriculture biologique ou non, politique en termes de ratio qualité/quantité, règles d’approvisionnement…
Dans cette logique et à des fins de vérification, ce qui s’intègre à la « recette » d’un complément alimentaire peut faire l’objet…
- D’un brevetage par un laboratoire, ce qui permet d’officialiser la qualité des matières premières utilisées. Une telle certification suppose un coût plus élevé, tout en offrant des garanties supplémentaires au consommateur en termes de fiabilité.
- À cela peut s’ajouter la certification biologique, peu importe qu’elle soit faite par Ecocert ou le Bureau Veritas, d’ailleurs, ce qui compte c’est que le produit soit biologique. Là encore, cette certification peut influer sur le prix.
Tous ces phénomènes ont trait à la production, et offrent des arguments de vente par la suite, selon le principe de communication suivant : si j’ai fait certifier/labelliser mon produit, sa qualité est reconnue, et un prix plus élevé gagne largement en légitimité.
En réalité, les laborantins et autres experts à qui l’on confie cette mission de validation comptent parmi les nombreux acteurs intermédiaires qui officient lorsqu’un complément alimentaire est élaboré. Mais leur travail est ponctuel ; il concerne les toutes premières étapes, avant le lancement officiel.
Pendant la « vie commerciale » du produit toutefois, des acteurs intermédiaires réguliers sont impliqués. Et leur sollicitation suppose un coût.
L’impact d’acteurs intermédiaires sur le coût des compléments alimentaires
Tout au long de la dynamique liée à la fabrication du produit avant sa distribution sur le marché, certains acteurs intermédiaires sont à considérer, eu égard à leur travail et leurs propres charges.
Par acteurs intermédiaires, on entend tous ceux qui un rôle à jouer dans le processus d’élaboration et de production. Leur intervention dépend des choix opérés par l’entreprise qui va distribuer le produit. Donnons quelques exemples :
- Un grossiste peut être inclus dans l’équation ; autrement dit un acteur commercial spécialisé dans l’écoulement de produits en grandes quantités. Logistiquement, il est situé entre les producteurs/fabricants et le marchand ayant un rapport direct avec le consommateur.
- Un façonnier, quant à lui, va donner forme aux médicaments naturels : gélules, comprimés, substances galéniques…
- Un conditionneur participe au… conditionnement des produits, justement : il surveille leur qualité par rapport aux normes établies, peut avoir la charge de définir leur emballage, fait en sorte que les compléments alimentaires gardent leurs propriétés intactes jusqu’à leur acheminement vers le centre de distribution.
- Il peut y avoir encore d’autres intermédiaires, tels que des revendeurs qui vont acheter le produit à la marque pour le revendre ensuite à leur tour.
Plus nombreux sont les professionnels impliqués, plus cher sera le produit final. En effet, il faut pouvoir couvrir les frais des différents intervenants.
Mais ce n’est pas tout. La dimension géographique s’ajoute aux critères à prendre en compte.
Les coûts liés à l’origine du produit et au lieu de fabrication
Il faut en effet considérer les différents lieux correspond aux étapes de production et de fabrication. Si le façonnier est en Asie et le conditionneur en Italie… des frais de transport viennent s’ajouter à l’équation.
Certains médicaments naturels tirent leurs vertus de substances issues des plantes exotiques. On pense par exemple au curcuma, une espèce importée des régions asiatiques méridionales. Forcément, le transport de cette denrée a un coût. Selon la distance, les frais sont parfois importants.
Il arrive également que les sites de production, de fabrication ou encore les centres de distribution soient multiples. Cette pratique est de moins en moins populaire, notamment pour des raisons écologiques. Mais elle reste très courante. Toutefois, la production, le transport et la distribution ne suffisent toujours pas à justifier le prix des compléments alimentaires. Votre cure de zinc ou vos vitamines en gélule font aussi l’objet d’une opération marketing.
L’impact du positionnement tarifaire sur le prix des compléments alimentaires
Il existe de nombreux sites Internet qui proposent des produits sous forme de compléments alimentaires.
Chaque compagnie va cela dit déployer sa propre stratégie marketing.
Ce qui nous intéresse ici, en particulier, c’est ce qu’on appelle la politique de prix. Pour optimiser leur chiffre d’affaires, les vendeurs vont devoir trouver un équilibre :
- L’article doit être suffisamment cher pour espérer une marge bénéficiaire suffisante, et couvrir ainsi tous les frais que nous avons décrits jusqu’ici, dont la qualité des matières premières et la mobilisation des acteurs intermédiaires.
- Mais cette cherté doit aussi correspondre aux garanties apportées en amont. Ainsi, grâce à la labellisation/certification, le client accepte mieux les tarifs élevés.
- En outre, il faut observer ce qui est pratiqué par la concurrence : une analyse fine doit être menée en amont par les équipes commerciales.
Ce socle permet de définir les prix avec le plus d’acuité possible.
L’exercice reste toutefois périlleux, et suppose une certaine flexibilité. Parmi les impératifs déterminants, il y a la nécessité de se positionner sur le marché.
En l’occurrence, celui des compléments alimentaires est particulièrement concurrentiel. L’engouement que ces médicaments naturels provoque rend la compétition rude.
Le positionnement sur les marchés : une notion-clé pour définir le prix d’un complément alimentaire
Pour espérer des recettes fructueuses, les responsables marketing d’une entreprise ont plusieurs filons à exploiter.
- L’écrémage peut être une solution. Si une compagnie est spécialisée dans la vente d’une substance exotique rare, par exemple, elle peut le faire valoir et décider de rendre l’article (la boîte de gélules, par exemple) cher. On peut parler d’un produit haut-de-gamme.Bien sûr, cette tactique suppose de se démarquer. D’offrir une expérience différente, une toute nouvelle formule qui justifie le décalage par rapport aux autres revendeurs.
- Au contraire, certains vont miser sur l’entrée de gamme, le low cost. Ils ajusteront leurs coûts de production en fonction du dosage, par exemple : la poudre contiendra moins de principes actifs, sera peut-être dès lors moins efficace, mais pourra se vendre à un prix plus raisonnable.
Quoi qu’il en soit, les prix sont amenés à évoluer. Une nouvelle marque, pour attirer les prospects, décidera par exemple d’un prix de pénétration (autrement dit, son « premier prix », quand la distribution commence) plus séduisant. Il proposera son complément alimentaire selon des tarifs à la baisse par rapport à ce qu’il pratiquera ensuite.
Au-delà de ces considérations inhérentes à l’élaboration et à la production, il y a d’autres coûts à considérer sur le plan marketing.
Les investissements marketing
Puisque les compléments alimentaires ont un impact sur la santé des consommateurs, il est important de les « amener » au public avec intelligence ; d’assurer leur visibilité en déployant des arguments solides.
Tout cela doit s’inscrire dans une campagne publicitaire bien agencée. Les entreprises doivent alors faire appel à des prestataires ou mobiliser des outils de diffusion (réseaux sociaux, publications d’annonces dans les médias…). Le prix est encore une fois impacté par cette logistique marketing.
Il faut aussi tenir compte des frais engendrés par la relance publicitaire : le public-cible peut rapidement oublier le produit si on n’attise pas régulièrement son intérêt.
Les remises, les promotions et les offres de prix exceptionnelles
Enfin, dernier élément : les prix des compléments alimentaires peuvent aussi s’avérer différents en fonction de certaines remises appliquées. Qu’il s’agisse de remises appliquées en boutique physique ou sur un site Internet, bien souvent des remises appliquées en fonction de la volonté de la marque ou du revendeur de déstocker, mais aussi en fonction des saisonnalités, les prix peuvent différer. La présence aussi de codes promotionnels peut expliquer qu’un prix soit exceptionnellement plus attractif que d’habitude.
Bien que ces offres là ne sont pas forcément les plus significatives lorsqu’il s’agit d’évoquer une différence de prix entre plusieurs produits, leur existence peut aussi signifier que le produit n’est pas aussi bien vendu qu’il ne le devrait. Parfois aussi, certaines marques abusent de codes promos pour faire croire à leur clients que ces derniers bénéficient de remises exceptionnelles, bien que ces remises soient toujours permanentes. Il ne s’agit alors que d’une simple stratégie marketing.
Comment justifier le prix des compléments alimentaires : conclusion
Le prix des compléments alimentaires peut donc sensiblement varier, et les raisons s’avèrent pour le moins nombreuses. Que ce soit au niveau des matières premières ou des conditions de traitement, que ce soit par rapport aux choix de fabrication ou aux tarifs pratiqués par les différents acteurs, les données à considérer sont multiples.
Vous comprenez maintenant pourquoi l’on constate parfois une grande variation de prix d’un site à l’autre, pour le même produit. Sur le marché de ces médicaments naturels, les calculs sont d’autant plus complexes. Entre les promesses d’un produit bio, les innovations régulières et les régulations pharmacologiques, la stabilité n’est pas toujours facile à atteindre pour les marchands. L’essentiel étant au final pour vous de trouver le produit qui vous correspond en fonction de vos besoins, de vos critères de choix et de votre budget et que la qualité du produit soit au rendez vous, avec idéalement une certification biologique.
Une réponse pour “Prix des compléments alimentaires : pourquoi de telles différences ?”
Marie-Lise DUQUENNE
Thierry. Bonjour. Merci pour cet article