Un médicament a été popularisé durant la crise sanitaire mondiale du Coronavirus COVID-19 par le très controversé Professeur Didier Raoult. Il s’agit de l’hydroxychloroquine. Cet antipaludique est pourtant utilisé depuis des décennies. Différence entre chloroquine et hydroxychloroquine, indications du médicament, effets indésirables et contre-indication… Voici tout ce qu’il faut savoir au sujet de ce médicament de synthèse. Et notamment de ses effets et des risques qu’il peut représenter.
Qu’est-ce que l’hydroxychloroquine ?
L’hydroxychloroquine, plus connu sous le nom de « chloroquine » est un médicament antipaludique de synthèse. Il s’agit d’un dérivé de la quinine, une substance que l’on extrait de l’écorce d’un arbre sud-américain appelé Cinchona officinal. Cet arbre appartient à la famille des Rubiacées.
Le médicament est disponible sous la forme de sulfate d’hydroxychloroquine, via différentes marques comme Plaquenil, Dolquine, Axemal ou Quensyl. Il est inscrit sur la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé (1).
Chimiquement, cette molécule s’apparente à deux autres antipaludéens : la chloroquine et la quinacrine. Elle se présente sous la forme d’une poudre cristalline blanche, hydrosoluble (soluble dans l’eau), mais presque insoluble dans l’alcool. Aujourd’hui, l’hydroxychloroquine doit sa popularité au rôle qu’elle a joué dans la crise sanitaire mondiale du Coronavirus SARS-CoV-2. Et à ses mentions dans les études controversées menées à son sujet.
Chloroquine et hydroxychloroquine : quelle différence ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’hydroxychloroquine et la chloroquine ne sont pas les mêmes médicaments. La chloroquine est un médicament que l’on utilise en dermatologie et en rhumatologie. Elle permet de traiter certaines formes du lupus et la polyarthrite rhumatoïde. Cette molécule s’utilise également en prévention et en traitement du paludisme. Il s’agit d’un médicament que l’on administre par voie orale, en comprimés. Sa découverte remonte aux années 1934.
L’hydroxychloroquine est une molécule dérivée de la chloroquine. Leurs structures chimiques sont donc proches, et leurs propriétés sont les mêmes. En revanche, l’hydroxychloroquine n’est pas indiquée en France dans le traitement du paludisme. Celle-ci est indiquée dans le traitement de pathologies auto-immunes.
Les deux médicaments présentent des pharmacocinétiques proches. Elles se caractérisent par une élimination rapide par les reins précédée par une absorption gastro-intestinale rapide. Lorsqu’il atteint le tube digestif, le médicament parvient facilement jusqu’au sang. Il atteint alors son taux plasmatique maximal en une à deux heures seulement.
Les indications du médicament en médecine
Ce médicament de synthèse s’utilise aujourd’hui dans le traitement du paludisme (pas en France), mais aussi de plusieurs autres maladies. Il s’agit du lupus systémique et du lupus érythémateux. Cela comprend également la lucite estivale, la polyarthrite rhumatoïde et les infections chroniques à bactéries intracellulaires. Les lucites (maladies provoquées par le soleil) peuvent aussi être traitées avec ce médicament. Ici aussi, le médicament se prend sous forme de comprimés à avaler. En France, la molécule n’est plus utilisée dans le traitement du paludisme ni du paludisme importé. Chaque pays décide des recommandations et législations en vigueur sur son territoire. Et régule donc l’utilisation de cette molécule et de tous les médicaments.
Les effets de l’hydroxychloroquine
Les effets thérapeutiques de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine sont nombreux et complexes. Les propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et immunomodulateur du médicament justifient ses usages médicinaux actuels.
Paludisme : prévention et traitement de la maladie
Depuis 1955, les médecins utilisent ce médicament dans le traitement du paludisme. L’hydroxychloroquine était préférée à la chloroquine parce qu’elle est moins toxique. Néanmoins, le parasite responsable du paludisme a développé des résistances face aux médicaments. Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé ne recommande plus cette molécule dans la prévention et le traitement du paludisme (2). Il en est de même pour la Société de pathologie infectieuse de langue française. L’usage de ce médicament comme antipaludéen a chuté pour laisser place à l’artémisinine ainsi que ses dérivés. Pourtant, d’autres pays d’Europe continuent d’utiliser ce médicament de synthèse contre le paludisme non importé, à l’image de la Norvège.
Rhumatologie : immunomodulateur, anti-inflammatoire et antioxydant
Dans le cadre du traitement des diverses formes de lupus, l’hydroxychloroquine permet de maintenir la rémission et d’améliorer les manifestations articulaires, cutanées et autres (3). Le médicament permet de réduire la morbidité néonatale chez les femmes touchées par un lupus érythémateux disséminé. Il existe d’autres indications de ce médicament de synthèse en rhumatologie. Il s’agit notamment de la polyarthrite rhumatoïde chronique ou aiguë et du purpura thrombopénique immunologique. Viennent s’y ajouter le syndrome de Gougerot-Sjögren et la porphyrie cutanée. On l’utilise aussi contre l’arthrite liée à la maladie de Lyme.
Le médicament agit comme un immunomodulateur et comme anti-inflammatoire. Il contribue à réduire le processus inflammatoire dans le cadre de ces pathologies. En outre, ce médicament de synthèse possède également un effet antioxydant. Elle réduit la concentration d’oxydants dans l’organisme, ce qui explique son effet anti-inflammatoire (4).
Infections virales : comment agit la molécule ?
L’hydroxychloroquine agit sur les molécules infectées par un virus, et non pas sur celui-ci. Ainsi, il contribue à réduire les capacités infectieuses du virus. Il pourrait éviter la liaison entre celui-ci et son récepteur sur les autres cellules à infecter. Lorsqu’on le prend oralement, le médicament est absorbé par l’intestin grêle. Cela génère un pic de concentration dans le sang entre deux et six heures après la prise. La molécule possède des vertus anti-inflammatoires et immunomodulatrices (5).
Ces propriétés expliquent l’intérêt de certains médecins pour ce médicament de synthèse dans le traitement de la Covid-19. Seulement, le médicament ne fait pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique. Et ce, en raison de ses effets indésirables et son niveau de toxicité.
Utilisations, contre-indications, effets secondaires
Que faut-il savoir des usages, contre-indication et effets indésirables de l’hydroxychloroquine ? Les essais cliniques à son sujet sont à l’arrêt. Les autorités de santé ne sont pas encore unanimes à son sujet. Les effets secondaires du médicament pourraient s’avérer dangereux. C’est pourquoi les experts scientifiques patientent.
Les contre-indications à son utilisation
Compte tenu des données disponibles à son sujet, l’hydroxychloroquine est à éviter durant la grossesse. Sauf en cas d’extrême nécessité et sur avis médical. Il en est de même pour les enfants de moins de six ans et les femmes allaitantes. Les personnes affectées par une maladie de la rétine doivent également l’éviter.
D’autres contre-indications à son utilisation existent, comme l’épilepsie, le diabète de type 2 et le psoriasis (6). Elles s’étendent aux malades de Parkinson, aux pathologies cardiaques, aux troubles de la magnésémie ou de la kaliémie (7) ainsi qu’à la porphyrie.
Pour utiliser l’hydroxychloroquine, il ne faut pas souffrir d’insuffisance rénale ou hépatique. En outre, il est préférable d’éviter de prendre de médicaments qui interagissent de façon négative avec l’hydroxychloroquine. Il s’agit notamment des tamoxifènes. En outre, ce médicament est contre-indiqué aux personnes obèses. Il en est de même pour les jeunes enfants et les personnes âgées de plus de soixante ans. Même consigne pour celles qui souffrent d’une maladie rétinienne.
Les effets secondaires courants du médicament
Comme la plupart des médicaments de synthèse, l’hydroxychloroquine peut provoquer des effets indésirables. En ce qui concerne cette molécule, ils sont nombreux. C’est pourquoi certains médecins et scientifiques s’inquiètent de son utilisation massive dans le cadre du traitement de la Covid-19.
Les principaux effets secondaires de l’hydroxychloroquine sont donc les troubles digestifs (diarrhée, nausées, vomissements), les réactions allergiques et les démangeaisons. On peut aussi citer les insomnies, l’anxiété, l’agitation, la dépression, les hallucinations, les troubles du sommeil, la confusion et l’agressivité. Des maux de tête, convulsions et étourdissements peuvent être observés. Ils s’ajoutent aux troubles de la vision avec une vision floue. Parmi les effets indésirables de ce médicament de synthèse se trouvent aussi des douleurs locales. Elles sont ressenties comme des brûlures, picotements ou décharges électriques. Enfin, il est aussi possible de souffrir d’hypoglycémie et d’affections hépatobiliaires (hépatite).
Il faut savoir que ce médicament est hautement toxique en cas de surdose, bien qu’il soit moins toxique que la chloroquine (8). Elle est l’une des premières causes d’empoisonnement par antipaludéens, puisqu’une surdose peut être fatale.
Effets toxicologiques de l’hydroxychloroquine
Si ce médicament de synthèse fait débat, c’est avant tout pour ses effets indésirables et toxicologiques. Nous l’avons mentionné ci-dessus : il peut être mortel à haute dose. Mais ses effets sont plus diffus et concernent plusieurs aspects de notre santé. En premier lieu, un traitement à l’hydroxychloroquine peut conduire au développement de cardiomyopathies. Celles-ci sont fatales dans certains cas, avec des lésions et dommages parfois irréversibles.
L’usage de ce médicament de synthèse peut également affecter le système nerveux. Il engendre de possibles neuropathies, de dégradation des réflexes tendineux, une conduction nerveuse anormale et des effets psychiatriques mineurs. Dans des cas les plus graves, le médicament peut entraîner un syndrome de mouvements involontaires et de la neuromyopathie.
À cela vient s’ajouter de la néphrotoxicité, de l’hépatotoxicité, de la toxicité oculaire, des troubles digestifs (9), des allergies, de la toxicité cellulaire et d’autres formes de toxicité. Il faut donc restreindre l’usage de ce médicament au strict nécessaire et ne surtout pas l’utiliser sans avis médical préalable. Pour traiter les inflammations et douleurs provoquées par la polyarthrite rhumatoïde, il existe aussi des solutions anti-inflammatoires naturelles.
En cas de surdosage ou d’intoxication par hydroxychloroquine
Les surdosages en amino-4-quinoléine (hydroxychloroquine) sont graves, en particulier chez les nourrissons. Une intoxication avérée doit faire l’objet d’une prise en charge préhospitalière urgente. Des soins immédiats sont nécessaires. Au-delà de quatre grammes ingérés ou en cas de signes ECG ou d’hypotension, des mesures plus importantes peuvent être prises. Intubation, injection d’adrénaline, ventilation assistée… Il faut absolument prendre soin de respecter les prescriptions médicales pour ne courir aucun danger. Au moindre doute sur votre traitement, contactez votre médecin traitant.
Interactions médicamenteuses
Avant toute chose, il est important de préciser que l’hydroxychloroquine est uniquement disponible sous prescription médicale. De même, il faut prendre en compte ses possibles interactions avec d’autres médicaments. Les associations contre-indiquées de cette molécule concernent l’hydroxyzine, la pipéraquine, la dompéridone, le citalopram et l’escitalopram. Il est vivement déconseillé de l’associer avec les antidépresseurs tricycliques, les antiarythmiques, les anti-infectieux (fluoroquinolones, macrolides) et les antipsychotiques.
Une association avec l’Azithromycine peut engendrer des troubles du rythme cardiaque : la prudence est donc de mise. À savoir qu’en cas de traitement, un contrôle régulier des fonctions rénales et hépatiques est à pratiquer. De même qu’une surveillance ophtalmologique lors des traitements longs.
L’hydroxychloroquine et Coronavirus SARS-CoV-2
L’utilisation de ce médicament sur les patients atteints du Coronavirus SARS-CoV-2 a fait l’objet de polémiques et de vifs débats. Au départ, la chloroquine a été utilisée par certains médecins, puis l’hydroxychloroquine.
Chloroquine puis hydroxychloroquine
La question que la communauté scientifique se pose est la suivante : l’hydroxychloroquine est-elle efficace contre le Covid-19 ? Pour l’heure, les études cliniques et scientifiques n’ont pas permis de l’affirmer. D’autant que ce médicament de synthèse est dangereux. Il présente un haut niveau de toxicité ainsi que des effets indésirables très importants.
On comprend la pertinence des tests pharmacologiques de l’hydroxychloroquine sur les premiers symptômes de la maladie. Et notamment en cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë. Les effets anti-inflammatoires du médicament se montraient encourageants. Les médecins pensaient la molécule capable de bloquer le virus. C’est pour cela que les médecins ont d’abord pensé à traiter les patients atteints de Covid-19 avec cette molécule. Or, les travaux réalisés à ce sujet ont fait l’objet de vives critiques. En particulier l’étude de l’IHU Méditerranée-infection. En cause : la méthodologie employée. Les experts scientifiques attendent les résultats des études cliniques en cours (Discovery, Hycovid…).
L’usage du médicament en France
Aujourd’hui, l’usage du médicament dans ce cadre est interdit. D’autres pays dans le monde restent convaincus de son efficacité et continuent de l’utiliser. Les recommandations des autorités de santé changent continuellement et s’adaptent aux plus récentes découvertes scientifiques et études. Le Haut Conseil de Santé Publique reconnaît l’usage possible de ce médicament. Mais uniquement sur les patients souffrant de « formes graves » du coronavirus. En effet, il recommande d’autres traitements pour les formes les moins sévères de la maladie. L’hydroxychloroquine n’est donc plus utilisée en France pour traiter les cas de Covid-19. Elle reste néanmoins autorisée dans ses autres usages classiques.
En France, le Professeur Didier Raoult soutient l’utilisation de ce médicament chez les personnes atteintes d’une forme grave de Covid-19. Il a publié plusieurs études à ce propos.
Hydroxychloroquine : ce qu’il faut retenir
L’hydroxychloroquine est un médicament de synthèse aux effets secondaires importants et dont il ne faut pas abuser. Un avis médical est indispensable pour l’utiliser, et celui-ci doit faire l’objet d’une indication spécifique. La recherche sur cette molécule se poursuit dans le cadre du traitement de la maladie coronavirus SARS-CoV-2. Il faudra attendre les résultats de ces études. Ils permettront de mieux définir l’intérêt de l’usage de ce médicament de synthèse dans ce cadre.
En outre, l’usage d’un médicament comprenant autant d’effets indésirables et de risques de toxicité n’est pas anodin. Après un tel traitement, nous vous recommandons de détoxifier votre organisme avec des plantes dépuratives et antioxydantes. Maintenez une alimentation saine et équilibrée et pratiquez une activité physique régulière. Cela vous permettra d’éliminer au mieux les résidus médicamenteux de votre organisme.
3 Commentaires
Jean SAGUI
REBONJOUR
TOUJOURS PAS DE LISTE DES SOURCES ?
Thierry
Bonjour,
L’article contient 9 sources différentes. Que voulez vous de plus ?
Aimé lafarge
Votre article insiste pesamment sur les effets secondaires , néfastes , voire mortels de l’ydrochloroquine , Chloroquine , probablement à la suite d’interventions des Laboratoires qui désirent nous imposer des vaccins ou autres médocs plus onéreux , mais pas plus efficaces ( pas de preuves actuellement ?) pour se remplir les poches . Ici au Bresil , le sulfate de Cloroquine est en vente libre , pour environ 80 R$ , et non soumis à Ordonnance , comme anciennement dans tous les pays du monde avant les interdictions imposées par les voyous qui nous dirigent … Depuis 1939 , Ce médoc à sauvé la vie à des millions de gens dans le monde ! Alors qu’il n’est qu’ en vente libre dans 3 pays au monde ? Pourquoi c’est acharnement à le faire disparaitre du marché ?… POSER LA QUESTION , C’EST Y RÉPONDRE … LE FRIC à tous les complices de ces combines !!!